À la grande joie de Nicole Bricq, la DG des Douanes se lance à corps perdu dans la procédure de certification des opérateurs. Les objectifs sont de rattraper l’Allemagne (tout est tellement plus beau outre-Rhin …) et de viser la barre des 10000 OEA. Quelle ambition, Dame Hélène !!
On ne va pas rappeler ici que nous ne sommes pas des inconditionnels de l’auto-contrôle. La chose est frappée à notre sens du sceau du libéralisme effréné et aboutit à mettre sur le même plan celui qui va respecter la règle et celui qui va franchir la ligne jaune ou tout simplement déraper.
LE REVERS CINGLANT
L’abandon du contrôle public aboutit, comme des exemples récents l’ont montré, à des fiascos assez monumentaux dont l’administration n’a parfois même plus assez de moyens ou de capacité pour évaluer l’étendue des dégâts.
Cependant, cela n’aboutit pas forcément à un rejet total et complet de la certification, dès lors qu’elle n’obère pas le contrôle et qu’elle repose sur des moyens sérieux et permettant un suivi sur la durée, si on veut éviter un chèque en blanc (rien à voir avec notre Jean-Noël favori), sur le mode « on vous certifie et ensuite on vous oublie » …
UNE SEULE DÉFENSE, L’ATTAQUE…
Si on suit la volonté de la DG de mettre le paquet, on ne peut que trouver pour le moins incohérent les options choisies. En effet, la DG va réduire les SRA pour en faire des structures interrégionales. Pour le suivi et la proximité avec l’opérateur, vous repasserez ! Quant à l’objectif « 10000 », avec un maillage réduit, ce n’est pas gagné…
Si la DG veut livrer une guerre douanière aux autres États membres (objectif fort douteux au demeurant), c’est assez curieux de canonner sa propre armée !
… OU PLUTÔT LE SABORDAGE…
À moins que le fond réel, ce soit : « certifiez-moi tout le monde, n’importe comment et définitivement, et ensuite on remballe tout et on ne parle plus de la DGDDI. Et hop, une administration de moins, objectif atteint ! »
POUR CONCLURE
Notre chère administration a au moins une qualité : le sens de l’égalité (sauf pour les cadres sup’ qui sont plus égaux que les autres (cf. the « Kit »). Elle tape sur tout le monde : des brigades aux bureaux de la LCF au PAE, on veut vous en mettre plein la g…. !
Au bout du compte, en dehors du démantèlement de l’État (et de conditions de travail dégradées pour ceux qui resteront), on peut se demander qui va bien pouvoir en profiter. Car les entreprises sont relativement unanimes pour dire que la Douane n’est pas un frein à l’activité. Pour beaucoup, il y aurait même un besoin de Service Public.
Mais c’est à se demander si l’autorité politique peut encore entendre d’autres voix que la vulgate libérale. On commence à avoir plus que des doutes …
L’intégralité de notre communiqué :